Eve Luquet - lien vers son site

Herbes - pointe sèche sur cuivre cuivre - 40 cm x 50 cm

Le sujet de mon travail est depuis toujours la lumière, à travers les éléments, les objets, les corps.  Elle est devenue  peu à peu le thème central, dans le sens du thème musical qui revient en variations infinies.
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Le dessin (ou la gravure) vit quand il reste une part de mystère, quand ce qui est vu ne peut être totalement identifié, mais évoque et laisse la place au rêve pour celui qui regarde.
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Que le travail en cours participe de ce Tout, de l’unité fondamentale du monde, où le souffle et la lumière traversent les formes diverses de la manifestation.
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Que l’acte de peindre et de graver devienne contemplation.
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Le « Tout » englobe tout...L’extrêmement grand et l’extrêmement petit, le vivant et ce que nous croyons inerte. Le Tout est une Vie unique sous des formes multiples.
Quoi que j’essaie de saisir du monde, c’est un fragment du Tout, comme je le suis moi-même, comme un atome, une galaxie, une pierre, une herbe, un hérisson.
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Ce qu’on appelle « l’inspiration » ? C’est à dire ce qui vient de quelque part, ce que je ne fabrique pas, ce qui m’est donné. Mais ce cadeau, précieux et rare, n’arrive qu’après beaucoup de travail, après avoir creusé un sillon, labouré, semé, arrosé.
Il y a des choix à faire ; il faut prendre une orientation et renoncer aux autres , je dirais que le chemin se rétrécit et s’approfondit.
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Il s’agit de prendre conscience, et c’est progressif, de ce qu’on a à dire, en fait de la cause profonde de cette activité, ou de son but : montrer l’invisible ? Dire l’indicible ? Amener au jour, dans une image, ce que je perçois comme l’essentiel de la vie ?

Eve Luquet, fragments de notes prises à l’atelier.

Béatrice Nodé-Langlois - lien vers son site

Exposée - acrylique sur toile - 65 cm x 50 cm

• […] si tu regardes des murs souillés de beaucoup de taches, ou faits de pierres multicolores, avec l’idée d’imaginer quelque scène, tu y trouveras l’analogie de paysages au décor de montagnes, rivières, rochers, arbres, plaines, larges vallées et collines de toute sorte. Tu pourras y voir aussi des batailles et des figures aux gestes vifs et d’étranges visages et costumes et une infinité de choses, que tu pourras ramener à une forme nette et complète. LÉONARD DE VINCI. TRAITÉ DE PEINTURE.

Je suis autodidacte en peinture, j’ai cent envies contradictoires à la fois et j’ai un problème avec les débuts.
Accroupie ou agenouillée devant la blancheur asphyxiante d’une toile, je me sens comme devant un examinateur muet. Tête à tête cruel. Ascèse terrifiante.
Je m’empresse donc de raturer cette toile, de la barbouiller, bombarder de jets de couleurs, voire d’y coller des trucs. Très souvent des canettes écrasées ramassées dans les rues.

Du coup, voilà ma toile devenue bordélique. Mais follement attirante à force de pistes, de traces, de rythmes, de suggestions, de bribes d’images.
Il me reste à y patouiller à la recherche de quelque chose que je sens, mais ne sais pas encore.
Une aventure qui s’achèvera par l’apparition progressive, et finalement la mise en scène d’un tableau aussi inattendu que ces rêves dont on se réveille, ahuri... mais d’où peuvent-ils bien sortir ?... dans quels fonds mystérieux suis-je allé les pêcher ?
J’ajoute qu’il y a une bonne quarantaine d’années, quand j’ai osé me mettre à barbouiller, ce ne fut pas sur d’impressionnantes toiles blanches. Mais sur des bouts de papier déchirés, tachés, ou couverts d’écritures.
Ma première exposition s’appelait du reste Écritures.

Béatrice Nodé-Langlois

S’arracher au sol - acrylique sur toile - 50 cm x 50 cm